Quand les populations se sont soulevées au mois de juin, à Dakar notamment, pour exprimer un non cinglant à une nième révision constitutionnelle -celle de trop-, les adversaires les plus acharnés du pouvoir libéral pensaient que le « printemps africain » allait enfin souffler sur notre pays. A l'occasion, le peuple sénégalais a donné une mise en garde sévère, et on pourrait dire très sévère aux gouvernants, pour après retourner tranquillement à son train-train quotidien. N'en déplaisent à ceux qui rêvent encore d'une révolution qui pourrait leur offrir le pouvoir sans trop coup férir.
Ce mois de juin 2011 a coïncidé avec le mois de Rajab du calendrier hégirien de l'Islam, mois au cours duquel les cinq prières canoniques avaient été instituées. Prétexte tout trouvé par certains 'ulémas pour opérer une autre révolution bien louable dont avait besoin la société sénégalaise dans la pratique de ses prières : il ne s'agissait que d'appliquer « ce qu'il est descendu d'Allah et de son Prophète bien aimé » (Coran 5/104) par des horaires plus conformes avec l'orthodoxie religieuse.
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