Algérie: L'alliance présidentielle vole en éclats

8 Novembre 2011

Née le 16 février 2004 pour soutenir et appliquer sur le terrain le programme quinquennal du président de la République, aussi bien durant son deuxième mandat, contre le FLN version Benflis, majoritaire à l'APN, qu'après sa réélection en 2009 pour la poursuite dudit programme, l'alliance présidentielle a, en fait, commencé à battre de l'aile en 2006. On se souvient du coup de force opéré par le FLN, avec le soutien du MSP, contre le RND et son secrétaire général pour le faire démissionner de son poste de chef du gouvernement. Il a même été question, à l'époque, d'empêcher Ahmed Ouyahia de présenter la déclaration de politique générale sous peine de brandir une motion de censure qui ferait tomber l'ensemble de l'exécutif. Pourtant, à chaque fois que la question leur était posée sur le devenir de l'alliance à la suite de quelques couacs qui la touchaient, les trois partis la composant (FLN, RND, MSP) rétorquaient à l'unisson que «l'alliance se porte très bien». Les trois leaders se qualifiaient «d'amis et frères». L'annonce des réformes politiques par le chef de l'Etat, en avril dernier, à travers la révision de plusieurs textes de loi, a finalement fait tomber les masques. Et c'est à la Chambre basse du Parlement que la messe a été dite.

Le FLN, traversé par une crise interne, n'arrive plus à maintenir la cohérence qui le caractérisait, du moins en apparence. Surtout depuis l'émergence d'une dissidence qui a créé le mouvement de redressement et cette troisième voie qui veut le départ de Belkhadem, la modernisation et le rajeunissement du parti. Cette incohérence s'est traduite dans les débats des projets de lois sur les réformes politiques voulues par le président de la République. Le FLN a réussi à faire capoter les plus importantes dispositions qui allaient donner le la à ces réformes et faire basculer l'Algérie progressivement vers de meilleurs horizons sur le plan politique et la moralisation de la vie politique. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'alliance présidentielle qui se revendiquait du programme du chef de l'Etat et déclarait soutenir inconditionnellement les réformes qu'il a annoncées le 15 avril dernier, était en rangs dispersés. Chacun des trois partis a joué son va-tout, mettant de côté leurs engagements. Le deuxième parti de l'alliance, le MSP en l'occurrence, brandit depuis longtemps sa menace de quitter cette structure.

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