À la lisière de la forêt du Kodero dans l'extrême ouest du Kenya, des chasseurs locaux ont découvert le corps de Francis Nyaruri, journaliste de 31 ans, décapité et sauvagement défiguré, les mains ligotées dans le dos pour le rendre impuissant et sans défense. C'était le 29 janvier 2009, soit deux semaines après que le journaliste était (a été) porté disparu lors d'un voyage à Kisii, à environ 30 kilomètres de son domicile à Nyamira.
Son épouse, Joséphine Kwamboka Nyaruri, est toujours hantée par cette découverte macabre. « Ses yeux n'étaient même plus là, on les lui avait arrachés », a-telle expliqué dans une interview avec le CPJ. « Même sa mâchoire inférieure avait disparue », a-t-elle ajouté. Au moment de son assassinat, Nyaruri venait de boucler une enquête accusant un fonctionnaire de police de s'être rendu coupable de corruption lors des travaux de construction d'infrastructures à Nyamira et ailleurs. Ce n'était pas son premier article mettant en cause les agissements et l'intégrité des officiers de la police nationale en poste dans l'ouest du Kenya.
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