C'est hier matin, à la salle de conférences de la Cité des Sciences à Tunis, que le Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) a tenu son assemblée générale ordinaire, avec pour ordre du jour des questions majeures dont la résolution traîne en longueur. A l'ouverture des travaux, Mme Raoudha Laâbidi, présidente du SMT, a attiré l'attention sur la situation d'instabilité dont souffre, aujourd'hui, le secteur de la magistrature. Une conjoncture professionnelle assez délicate, où l'absence d'assises juridiques réglementaires et de garanties constitutionnelles n'a fait que bouleverser les cartes de la réforme judiciaire et affaiblir le corps de métier.
Ainsi, les lenteurs procédurales en matière d'adoption du projet portant création de l'instance provisoire indépendante de la magistrature et les décisions affligeantes à l'encontre des 82 juges déjà révoqués sans recours à la justice sont autant d'alibis pour faire mainmise sur le secteur. Ce qui a ouvert la porte, a-t-elle ajouté, à des tiraillements d'intérêts politiques et des tentatives d'ingérence dans les affaires judiciaires. Face à cette déstabilisation, le SMT a pointé du doigt l'Assemblée constituante, lui faisant assumer l'entière responsabilité.
...