Signature du protocole d'accord sur la réforme du secteur de la défense et de la sécurité

8 Novembre 2012
communiqué de presse

Bamako - Mali — Le Protocole d'accord sur la mise en œuvre de la feuille de route du programme de réforme du secteur de la défense et de la sécurité en Guinée-Bissau (PRSDS) ainsi que l'Accord de mission (SOMA) ont été signés ce mercredi 7 novembre 2012 à Bissau, officialisant ainsi le déploiement de la Mission de la CEDEAO pour ce pays (ECOMIB). Ces deux documents ont été signés au Palais du gouvernement par le président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo, et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la Guinée-Bissau, M. Faustino Fudut Imbali.

De nombreuses personnalités ont assisté à la cérémonie, parmi lesquelles Mme Salamatu Husseini-Sulaiman, commissaire chargée des Affaires politiques, de la Paix et de la Sécurité de la Commission de la CEDEAO, des membres du gouvernement bissau-guinéen et du corps diplomatique accrédité à Bissau, ainsi que diverses autres personnalités civiles et militaires. On notait aussi la présence du, président du Comité des chefs d'état-major de la CEDEAO, le chef d'état-major général des Forces républicaines de Côte- d'Ivoire, le général de corps d'armée Soumaïla Bakayoko, du général Antonio Indjai, chef d'état-major des forces armées bissau-guinéennes de même que celle des représentants des chefs d'état-major des trois pays fournissant le gros des troupes de l'ECOMIB : le Sénégal, le Nigéria et le Burkina Faso.

Le Premier ministre bissau-guinéen, M. Rui Duarte Barros était également présent à cette cérémonie. Répondant à l'allocution du président de la Commission de la CEDEAO, il s'est vivement félicité de la signature de ces deux documents, qui traduisent, a-t-il dit, la solidarité manifestée par la CEDEAO à l'égard de son pays et la volonté de l'organisation sous-régionale d'y contribuer au retour de la stabilité. M. Barros a chaleureusement remercié la CEDEAO et tous ses Etats membres pour leur contribution au processus de retour à l'Etat de droit en Guinée-Bissau, avant de proclamer la volonté des autorités de la transition de ne pas décevoir la Communauté. «La CEDEAO est notre seul espace, et nos problèmes doivent être résolus dans cet espace», a-t-il dit avec force.Le PRSDS est la résultante d'une volonté commune de la Guinée-Bissau et de la CEDEAO de coopérer franchement en vue de favoriser le développement d'une gouvernance démocratique du secteur de la défense et de la sécurité dans le pays et d'engager un dialogue stratégique à cette fin. Ce document, le premier paraphé et signé par les représentants officiels des deux parties, vise notamment à permettre à la Guinée-Bissau d'accélérer la mise en œuvre des activités prioritaires de son programme de réforme du secteur de la défense et de la sécurité.

Aux termes de ce protocole d'accord, la réforme du secteur de la défense et de la sécurité, la gouvernance démocratique et l'Etat de droit sont les conditions essentielles pour assurer la sécurité et la justice aux populations, renforcer la paix et la stabilité et réaliser un développement durable en Guinée-Bissau. Quant au SOMA, texte composé de 61 articles, il proclame la volonté de promouvoir la paix et la stabilité en Guinée-Bissau conformément au droit international, à la charte des Nations unies, au Traité révisé de la CEDEAO, au Protocole de la CEDEAO sur le Mécanisme de prévention des conflits ainsi qu'au Protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance. Il fixe le mandat, définit les attributions ainsi que la personnalité juridique de l'ECOMIB et passe en revue les différents domaines sur la présence et l'évolution de la Mission en Guinée-Bissau, allant de la conduite de son personnel à la résolution des conflits en passant par les facilités accordées, les provisions et fournitures, les missions sur le terrain, etc. Avec plus de 600 militaires et policiers en provenance du Burkina Faso, du Nigeria et du Sénégal, l'ECOMIB assure, depuis son déploiement en mai 2012, la sécurité des organes de transition à la place des militaires angolais dont la présence n'était plus souhaitée.

Le contingent angolais, fort de 600 soldats, avait été déployé le 11 mars 2011 suite à un accord aux termes duquel l'Angola devait aider la Guinée-Bissau à réformer son secteur de défense et de sécurité. L'ECOMIB a pour mandat de garantir la sécurité du processus de transition fondé sur un mécanisme consensuel établi conformément à la Constitution bissau- guinéenne, mais aussi de soutenir l'organisation d'élections libres et démocratiques en garantissant la sécurité des acteurs et des institutions engagés dans le processus électoral. Elle cherche à assurer la sécurité des autres institutions, des personnalités et des personnes vulnérables dans le pays, de même que celle des témoins et des institutions engagés dans l'investigation et l'action judiciaires, ainsi qu'à créer et protéger un couloir humanitaire partout où besoin est en vue d'une assistance humanitaire. La Mission assure également la sécurité des populations de manière générale et la création d'un environnement propice en vue de garantir la liberté des personnes et la sécurité des institutions, ainsi que la libre circulation des personnes et des biens afin de permettre la reprise normale des activités économiques.

Petit pays d'Afrique de l'Ouest gravement touché par un intense trafic de drogue où seraient impliqués des chefs militaires, la Guinée-Bissau a une histoire jalonnée de coups d'Etat. Aucun président n'a jamais mené son mandat à son terme depuis l'indépendance du pays, obtenue du Portugal en 1974. Le 12 avril 2012, le Premier ministre Carlos Gomes Junior avait été renversé par un coup d'Etat militaire perpétré entre les deux tours de l'élection présidentielle, alors qu'il était arrivé en tête à l'issue du premier tour. Conduits par le chef d'état-major de l'armée, le général Antonio Indjai, les auteurs du coup avaient ensuite rendu le pouvoir à des hommes politiques civils aux termes d'un accord obtenu par la CEDEAO et portant sur la mise en place d'autorités de transition, dirigées depuis par M. Manuel Serifo Nhamadjo.

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