On vit mal en Afrique de l'Ouest. Près de 70 % des populations urbaines vivent dans des taudis ou dans des établissements informels. L'échec de l'aménagement urbain pose la problématique de la sécurité foncière. Le débat sur les moyens d'une sécurisation urbaine foncière est au centre d'un colloque organisé les 15 et 16 novembre par l'Institut d'Urbanisme et d'Aménagement de l'Université de Montréal.
Les maisons africaines sont mal aménagées. Le modèle foncier colonial de type occidental, conservé après les indépendances, faisant appel aux outils politiques et techniques comme les relevés cadastraux et les lois qui les réglementent, s'est avéré inadapté à la réalité des villes africaines, selon les experts. L'Onu Habitat note dans un rapport en date de 2008 que 70 % des populations urbaines vivent dans des taudis ou des établissements informels. Or, la tendance à la massification des villes, à cause de l'exode rural, va entraîner des déséquilibres encore plus profonds. L'Onu Habitat note qu'en 2050, 60 % des Africains vivront dans les villes et pour l'écrasante majorité sans aucune sécurité dans leur installation. Dans la décennie 2010-2020, les villes d'Afrique sub-saharienne auront à accueillir entre 180 millions et 210 millions d'habitants supplémentaires. Une telle situation devrait alors s'accompagner par une croissance économique suffisante et une politique urbaine et foncière cohérente. Si de tels mécanismes ne sont pas opératoires, les experts préviennent que les villes africaines deviendront alors des conurbations incontrôlables échappant à toute forme de gestion du sol et des services. Le résultat sera un développement «informel» et «illégal» qui met une population de plus en plus importante dans la précarité et l'incapacité de participer pleinement au développement de leur vie, de leur ville et de leur pays.
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