Lorsque les institutions de la république ne sont plus respectées, c'est la décadence de l'Etat de droit et l'anarchie s'installe inexorablement.
Un ministre de la république a été humilié par un citoyen, marabout de son état, alors qu'il conduisait la délégation gouvernementale au magal de feu Serigne Abdou Khadre Mbacké, quatrième khalife de feu son père Khadimou Rassoul. Ce fait qui défie tout à la fois la décence et la courtoisie, est à l'opposé de la téranga sénégalaise qui veut, conformément à nos traditions séculaires d'hospitalité, que l'hôte soit bien traité. Mais rien d'étonnant que ce fait inadmissible se soit passé au Sénégal où l'homme politique est totalement à la dévotion du chef religieux musulman pour la sauvegarde de ses privilèges qu'il ne doit pourtant qu'à Dieu. A preuve, bien que victime, le ministre, objet d'humiliation, a cru devoir présenter des excuses publiques à son bourreau. Est-ce par crainte de perdre le poste où Dieu l'a placé ? C'est le lieu de rappeler ici et maintenant que le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul n'a jamais humilié personne et a toujours su pardonner à ses plus farouches opposants. Cette générosité du Cheikh que nous saluons avec déférence, devrait inspirer son petit-fils que je respecte à la dimension de son rang. Faut-il également rappeler que nous sommes tous égaux devant Dieu et que le meilleur d'entre nous n'est ni le fils, ni le petit-fils d'un tel ou d'un tel autre, mais plutôt celui qui craint et adore Dieu, Maître des cieux et des terres. C'est dire que ni la naissance, ni l'appartenance familiale ne sont des critères objectifs pour désigner le meilleur des croyants.
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