Réunis samedi à Kampala, les chefs d'Etat de la région des Grands-Lacs (Paul Kagamé du Rwanda était le grand absent) ont enjoint aux rebelles du M23 de quitter Goma dans les 48 h (sous peine de quoi si c'est vraiment un ultimatum ?) ; alors question : les casques bleus de la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RD Congo (Monusco) qui, dès les conclusions dudit sommet connues, se sont remis à patrouiller dans les rues du centre-ville avec leurs blindés seront-ils les seuls à assurer la sécurité de Goma à partir de la fin de l'ultimatum ce soir ?
En attendant, dans la capitale du Nord-Kivu, les mutins estimaient que les priorités avaient été inversées, et, suspicieux, ils exigeaient toujours un dialogue avec Kabila en vue de leur retrait, et rien n'indiquait qu'ils s'apprêtaient à partir ; d'ailleurs, depuis la capitale ougandaise, Jean-Marie Runiga Lugerero, le chef politique du Mouvement du 23-Mai, n'a-t-il pas déclaré que la rébellion n'abandonnerait pas Goma contre la simple promesse d'ouverture de discussions avec Kinshasa ? En clair, pour ce chef des mutins, le retrait de Goma, loin d'être une condition, un préalable à toute négociation, doit en être la conclusion ; autrement dit, la Conférence internationale de la région des Grands-Lacs (GIRG-L) aurait mis la charrue devant les boeufs, or un tel attelage, on ne voit pas trop comment il marcherait, surtout que le M23 estime que Kin (1) promet la paix, mais prépare la guerre ; d'où sans doute ce préalable à tout retrait selon Runiga Lugerero : "Il faut se mettre autour d'une table avec la société civile, la diaspora, l'opposition et le gouvernement pour qu'on puisse parler de tous les problèmes des Congolais".
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