Burkina Faso: Retour du president mauritanien - la parenthèse est-elle fermée ?

25 Novembre 2012

Il est enfin revenu. Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, après quarante jours de convalescence en France, a regagné ses pénates, le 24 novembre dernier. Accueilli dès sa descente de l'avion par des milliers de sympathisants, le président s'est offert un bain de foule avant de rejoindre le palais présidentiel et ce, en compagnie de hautes personnalités de l'Etat dont le Premier ministre et le président de l'Assemblée nationale. Un retour triomphal qui va sans doute mettre un terme aux nombreuses rumeurs qui circulaient sur l'incapacité du président à pouvoir diriger le pays. En tout cas, même s'il présente encore des signes de faiblesse, le président Abdel Aziz n'a pas voulu donner du grain à moudre à l'opposition en restant hors du pays, surtout à l'occasion de la fête nationale qui sera célébrée le 28 novembre prochain. Cela aurait enfoncé le clou et renforcé l'opposition dans sa position ; elle qui, depuis quelques semaines, dénonçait déjà une vacance du pouvoir et exigeait la mise en place d'un dialogue inclusif pour préparer une transition. Ainsi donc, le président mauritanien a rabattu le caquet à ses adversaires politiques, notamment l'opposition qui, quoi que l'on puisse dire d'elle, s'est montrée solidaire de lui durant cette douloureuse épreuve. Du reste, les membres de la Coordination de l'opposition démocratique (COD) qui, naguère réclamaient le départ du président Abdel Aziz, avaient appelé à la suspension de leurs manifestations hebdomadaires contre le pouvoir. Toute chose qu'ils ont respectée puisqu'en dehors des jérémiades politiques habituelles, aucune manifestation publique n'a été organisée pendant tout ce temps qu'aura duré la convalescence du chef de l'Etat. Un comportement responsable qui devrait bien inspirer le président Aziz et l'amener à ouvrir le dialogue inclusif tant souhaité par la classe politique. Ce qui semble peu probable puisque, fort de l'accueil triomphal qui lui a été réservé par ses partisans, le président Aziz peut se targuer d'avoir le soutien du peuple et de ce fait, s'enfermer obstinément dans une tour d'ivoire. Autant dire que le feuilleton est donc loin d'être fini. Peut-être l'opposition attend-elle de voir le président à l'oeuvre avant de décider de la nouvelle conduite à tenir. Plus il se montrera conciliant, mieux l'opposition le soutiendra. Dans le cas contraire, l'opposition ne ratera pas la moindre occasion pour rappeler son incapacité à diriger le pays, surtout que lui-même reconnaît humblement que son état de santé est encore fragile.

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