Au cours des dernières décennies, notre système de santé a essayé de combler des lacunes majeures se manifestant surtout au travers d'insuffisance dans l'accès équitable à des soins de qualité, d'inégalités territoriales, d'inefficience dans les dépenses et de l'incapacité à développer une culture de santé publique influant durablement sur les déterminants de la santé. Pour combler ces lacunes, les autorités sanitaires ont multiplié les interventions malgré le contexte de rareté de ressources financières et de pression de besoins concurrents inhérents aux pays en voie de développement comme le Sénégal. Si des avancées significatives ont été enregistrées en terme de renforcement de l'offre de soins, force est de reconnaître que la contribution apportée par notre système de santé en termes de résultats escomptés, compte tenu des moyens mis en oeuvre, n'est pas de même nature et de même amplitude que ce qui est espéré. On comprend alors, que les demandes et les pressions qui s'exercent sur notre système de santé, de même que les attentes des populations, soient plus fortes que jamais auparavant.
Aujourd'hui, la conviction est forgée que si les débats publics autour de la santé dans notre pays doivent continuer à porter sur les infrastructures, les équipements, les ressources humaines et le financement, une mention doit être faite de plus en plus aux écarts constatés dans le domaine de la gouvernance sanitaire, écarts qui précisément ne sont que peu ou pas en rapport avec le niveau des financements alloués au secteur de la santé. Le concept de gouvernance est arrivé dans le champ de la santé au début des années 1990, pour répondre à la remise en question des formes traditionnelles de régulation du système de santé, sous la pression combinée de l'augmentation des besoins et des attentes croissantes des populations, mais aussi d'un contrôle plus strict des ressources. Le but de la gouvernance est d'améliorer de façon continue la performance du système de santé. Douze ans après les Assises sur la santé, se déroule actuellement une concertation portant sur le secteur. Il faut rappeler que lors de ces assises, les questions de gouvernance avaient été largement abordées. L'enthousiasme et la générosité qui caractérisent les participants à cette concertation sont louables et doivent être salués.
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