Les chefs d'Etat préoccupés par la situation au Mali

19 Janvier 2013
communiqué de presse

Abidjan - Cote d'Ivoire — Les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO se sont dit préoccupés par la situation sécuritaire au Mali et réaffirmé leur détermination à aider ce pays dans la résolution de la crise à laquelle elle est confrontée du fait de l'occupation de sa partie septentrionale par des groupes terroristes. A l'issue de leur conférence au sommet tenue ce samedi 19 janvier 2013 à Abidjan, en Côte d'Ivoire, les leaders de la sous-région ont exprimé leur "profonde préoccupation sur la gravité de la situation sécuritaire provoquée par l'enracinement des mouvements séparatistes et des réseaux criminels et terroristes au Nord Mali". Ils s'inquiètent également de l'impact négatif des activités de ces mouvements et réseaux sur l'unité et l'intégrité territoriale du pays, ainsi que sur la paix et la sécurité régionales et internationales, lit-on dans le communiqué rendu public à l'issue de la rencontre, tenue en présence des chefs des Etats membres et des représentants de nombreux invités spéciaux.

Après un examen approfondi, les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont réaffirmé leur détermination à accompagner le Mali dans la résolution de sa crise sécuritaire et institutionnelle et ce, dans le cadre des normes et principes contenus dans les Protocoles de la Communauté. La Conférence a, en outre, salué l'adoption, le 20 décembre 2012 par le Conseil de sécurité des Nations unies, de la résolution 2085 qui autorise le déploiement d'une Mission internationale de soutien au Mali (MISMA). Elle se félicite de cet acquis et souligne la nécessité urgente de la mise en oeuvre de cette résolution. Elle s'est réjouie de la promptitude avec laquelle le Burkina, le Niger, le Nigéria, le Togo et le Bénin ont pré-positionné leurs contingents pour un déploiement urgent au Mali tout en saluant la décision de la Côte d'Ivoire, du Ghana, du Libéria, du Sénégal et de la Sierra Leone de contribuer au fonctionnement de la MISMA. Après avoir chaleureusement remercié les partenaires internationaux, en particulier la France, pour leur engagement décisif aux côtés du Mali face à la menace terroriste, les dirigeants de la CEDEAO ont instruit le président de la Commission, M. Kadré Désiré Ouédraogo, de diligenter la mise en place d'un état- major fonctionnel pour faciliter la coordination et le déploiement de la Force. A cet effet, le sommet d'Abidjan a entériné la nomination du général de division Shehu Usman Abdulkadir du Nigéria comme commandant de la MISMA et du général de brigade Yayé Garba du Niger comme son adjoint.

La Conférence s'est par ailleurs félicitée de la décision du Tchad, pays non membre de la CEDEAO, de diligenter le déploiement de ses troupes en appui aux opérations de la MISMA et a invité les autres Etats de l'Union africaine à y contribuer également. Elle demande aux Nations unies de fournir immédiatement l'appui logistique et financier pour le déploiement de la MISMA en attendant la décision du Conseil de sécurité sur le dispositif d'appui logistique conformément à la résolution 2085 et en tenant compte de l'évolution de la situation sur le terrain au Mali. Le président de la Commission de la CEDEAO a été chargé par les chefs d'Etat et de gouvernement de prendre les dispositions appropriées pour la tenue de la conférence des donateurs en vue de la mobilisation de ressources financières, matérielles et logistiques pour le déploiement de la MISMA. Au sujet des défis politiques et sécuritaires en Guinée-Bissau, autre sujet au menu des chefs d'Etat et de gouvernement, la Conférence a exprimé sa détermination à accompagner ce pays dans la mise en oeuvre des tâches du processus de transition, notamment dans la mise en oeuvre des réformes sectorielles urgentes et la tenue d'élections libres, crédibles et transparentes au cours de la transition. Elle salue l'adhésion de tous les partis politiques du pays au Pacte de transition et les félicite pour leurs efforts d'approfondissement du dialogue interne. Elle se réjouit également de la mise en place, par l'Assemblée nationale, d'une commission chargée de réviser la feuille de route en vue de fixer des délais pour la tenue des prochaines élections générales. La Conférence a instruit le président de la Commission de la CEDEAO à faire accélérer la mise en oeuvre du Programme de réforme du secteur de défense et de sécurité et salue, à cet égard, la tenue prochaine à Abuja, au Nigéria, de consultations de haut niveau entre la Commission et la Guinée-Bissau sur les modalités du démarrage du programme.

Dans son allocution à la fin des travaux, le chef de l'Etat ivoirien et président en exercice de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement, M. Alassane Ouattara, s'est réjoui des résultats de la rencontre et a rendu à nouveau un vibrant hommage aux partenaires, notamment la France pour son intervention décisive aux côtés du Mali. Il n'a pas manqué de remercier chaleureusement le président du Burkina, M. Blaise Compaoré, médiateur de la CEDEAO au Mali, ainsi que le président de la République fédérale du Nigéria, M. Goodluck Ebele Jonathan, médiateur associé au Mali et président du groupe régional de contact sur la Guinée-Bissau, pour leur implication décisive dans la résolution des dossiers chauds de la région. Outre les chefs des Etats membres de la CEDEAO, le sommet extraordinaire d'Abidjan s'est tenu devant l'ex-président burundais Pierre Buyoya, haut représentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel, ainsi que du représentant du secrétaire général des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest, M. Saïd Djinnit, et le ministre français des Affaires étrangères, M. Laurent Fabius. Outre la France, on notait aussi la présence des représentants des invités spéciaux suivants : Etats-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Egypte, Afrique du Sud, Algérie, Tchad, Libye, Mauritanie, Tunisie, Maroc, Espagne, Italie, Burundi, Nations unies, Commission de l'Union africaine, Union européenne.

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