Tombouctou était pendant dix mois le coeur de l'organisation des groupes djihadistes. Tous les leaders sont passés dans la ville à de nombreuses reprises pour des rencontres stratégiques. Les porte-parole d'Ansar Dine et du Mujao y avaient leur quartier. Pendant dix mois, des habitants ont pris des risques pour récolter des informations sur les islamistes.
Dès l'arrivée des jihadistes en avril dernier, une petite cellule s'est formée à Tombouctou. Discrètement, ces hommes ont observé les occupants, cherché à les identifier, étudier leurs déplacements et surtout référencer tous les bâtiments occupés. A l'arrivée des soldats maliens et français, ce sont ces espions formés sur le tas, ces « résistants », comme ils aiment se présenter, qui ont organisé les patrouilles, sécurisé certaines habitations où sont passés les émirs d'Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique du Mujao, Mouvement pour l'unicité et la justice en Afrique de l'Ouest, ou d'Ansar Dine.
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