Burkina Faso: Lutte contre la fraude - 28 000 chambres à air de vélo détruites

5 Février 2013

La Société africaine de pneumatiques, Sap olympique, a procédé à la destruction de 28 000 chambres à air contrefaites. Les chambres à air de qualité douteuse ont été l'oeuvre de Kader Kaboré, commerçant demeurant à Ouagadougou. La destruction a eu lieu le 5 février 2013 au sein du siège de la Coordination de lutte contre la fraude à Ouagadougou.

La lutte contre la fraude est un phénomène tentaculaire. La Société africaine de pneumatiques, Sap Olympic, en a été victime. Le « bourreau » s'appelle Kader Kaboré, commerçant à Ouagadougou. En fait, Kader Kaboré, résidant à Ouagadougou, a fait confectionner des chambres à air en Inde pour le Burkina. Sur place, avec le matériel de fortune qu'il a rassemblé pour le délit, Kader Kaboré se chargeait de l'estampillage, de l'ensachage des chambres à air. Dans sa basse besogne, il utilisait le logo et la marque « Sap olympic ». Kader Kaboré aurait importé un container de produits Sap olympic contrefaits, soit environ 40 000 chambres à air. Mais la Société de pneumatiques n'a pu mettre la main que sur 28 000 chambres à air. Tout a commencé le 7 décembre 2012, quand une équipe d'enquêteurs a été informée de la présence sur le marché de chambres à air pour vélo Sap olympic contrefaites. L'équipe a pu remonter jusqu'au lieu de vente et à l'entrepôt de fabrication le 12 décembre 2012. Alertée, la Coordination nationale de lutte contre la fraude a procédé, le 13 décembre 2012, à la saisie de 28 000 chambres à air ainsi que d'un matériel composé d'emballages individuels, de sacs, de cachets avec le logo et la marque déposée Sap Olympic. S'estimant lésée, la Société Sap olympic a déposé une plainte auprès du Procureur du Faso. Après avoir plaidé coupable des charges de fraude et de contrefaçon des produits, du logo et de la marque « Sap Olympic », Kader Kaboré est condamné à payer une amende de 2 millions de F CFA et à reverser à la Sap olympic le préjudice de 34 millions de F CFA. Pour Isabelle Garango, DGA de Sap Olympic, « ce qui est important ce n'est pas l'argent, mais le fait que l'on trompe les consommateurs. »(...) « Nous travaillons pour la qualité. Que l'on porte atteinte à la qualité des produits de Sap olympic, c'est extrêmement dangereux », poursuit-elle. Par la fraude et la contrefaçon, dit-elle, « on porte atteinte à une industrie déjà fragile ». Avant de procéder à la destruction des chambres à air contrefaites, la Société africaine de pneumatiques Sap Olympic, a tenu à montrer la différence entre leurs produits et les chambres à air contrefaites. Antoine Konditamdé, Coordoonateur national de lutte contre la fraude, estime que « la lutte contre la fraude et la contrefaçon est une affaire de tous ». De ce fait, il a invité « les populations à rester vigilantes et à collaborer parce que la contrefaçon ne se limite pas seulement aux chambres à air. Elle concerne aussi les produits alimentaires qui, contrefaits, peuvent être nuisibles à la santé ». La Ligue des consommateurs, à travers son président Gilbert Hien, a apprécié la destruction des produits contrefaits. Selon le président, « c'est de cette manière que la contrefaçon peut être combattue », parce que, dit-il, « les contrefacteurs trouvent toujours les moyens de contourner les structures de contrôle de l'Etat ». Il a donc invité « les industriels dont les produits sont contrefaits à prendre exemple sur la Sap olympique afin de permettre aux consommateurs de distinguer le vrai produit du faux. »

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