A moins de six mois du Ramadhan, délai que les pouvoirs publics se sont fixés pour mener à son terme l'opération d'éradication des marchés informels et de réaffectation des opérateurs sur des sites réglementés, il apparaît que les autorités locales de la wilaya d'Oran ont «officiellement» éradiqué 104 sites de commerces informels. Ne resteraient, selon les services de la direction du commerce, que les sites de M'dina J'dida et des Castors qui, par leur ampleur et leur impact, «nécessitent un traitement particulier» : le premier regroupant, depuis des dizaines d'années, l'essentiel du commerce informel dans des segments aussi divers que l'habillement, la joaillerie ou l'électroménager, alors que le second continue d'abriter le marché de voitures malgré l'ouverture, en décembre dernier, du nouveau marché de véhicules d'El Kerma.
On ignore le nombre de commerçants clandestins qui, jusqu'ici, ont été insérés dans les circuits légaux mais l'on sait que 5 000 ont été recensés à travers les 26 communes et que la situation de 1 200 intervenants est en voie de règlement. Pour beaucoup pourtant, ces chiffres ne veulent pas dire grand-chose puisque le sceau de l'informel et du noir caractérise désormais l'écrasante majorité des transactions commerciales effectuées à Oran, le paiement par chèque étant presque inexistant et les opérations commerciales n'étant jamais sanctionnées par des documents pour permettre la nécessaire traçabilité : «D'ailleurs, il faudrait aussi se pencher sur les gros bonnets de l'informel. Il ne suffit pas d'évincer les petits vendeurs à la sauvette, encore faut-il faire la chasse aux seigneurs du trabendo, les importateurs et grossistes sans lesquels le marché noir ne serait rien...», lancent d'une même voix de défi commerçants et consommateurs à l'adresse des pouvoirs publics. Pour autant, de nombreux oranais applaudissent cette opération d'assainissement qui a débuté en septembre dernier pour ce qu'elle a permis de rétablir le calme et la tranquillité dans un certains nombre de quartiers dont les habitants avaient maille à partir avec ces commerçants de l'informel qui, petit à petit, s'étaient
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