Le ciel est manifestement sombre dans les couloirs des hôpitaux ivoiriens depuis hier du fait du démarrage de la grève de cinq jours déclenchée par la Coordination des syndicats des personnels de santé. L'image forte de la journée aura été la mort de cette femme sur les pieds d'un homme assis à l'arrière d'une fourgonnette de marque Renault de série Expert arrivée au Chu de Treichville à l'entrée des Urgences. " Nous venons de l'hôpital général d'Abobo ", affirme en malinké l'homme, le corps de la femme inerte, les yeux et la bouche ouverts. Le médecin de service était accouru vers la dame, lorsque le chauffeur de la fourgonnette est descendu de la voiture qu'il pilotait, lui a tendu un papier. Il regarde la dame dans un premier temps puis retourne dans le bâtiment des Urgences. Il en ressort quelques instants avec un stéthoscope au cou. Il passe ainsi l'appareil sur la poitrine de la femme et après ordonne au brancardier qu'il avait alerté de laisser tomber. "
Ce n'est plus la peine. Elle est morte ", a-t-il dit au brancardier d'une voix étreinte par l'émotion et avec un visage serré. C'est en ce moment que le monsieur à l'arrière de la fourgonnette passe sa main sur le visage de la femme couchée sur ses jambes, pour fermer ses yeux. Ensuite, il prend son téléphone portable et appelle une personne et lui dit en malinké : " c'est gâté ", pour dire que la femme est morte. Malgré le service minimum qui est effectif au Chu de Treichville, cette dame n'a pu être sauvée. Un service minimum qui se déroule dans les urgences des médecines, de la cardiologie de ce CHU. " A part cela, tous les autres services ne fonctionnent pas ", affirme un vigile rencontré dans la cour. "
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