Tout comme l'Egypte, la Tunisie, pionnière du Printemps arabe, renoue avec les manifestations de rue. L'assassinat, le 6 février dernier de l'opposant laïque Chokri Belaïd, a provoqué une onde de chocs. De milliers de Tunisiens sont descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement dès l'annonce de ce crime qui est le deuxième du genre depuis l'arrivée du parti islamiste Ennahda au pouvoir. Le président tunisien, Moncef Marzouki, qui était en visite en France et qui s'apprêtait à s'envoler pour le Caire où se tiendra le sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a dû revoir son calendrier. Il est rentré d'urgence à Tunis, non sans condamner cet assassinat.
Mais enfin, c'est le médecin après la mort, puisque les dirigeants tunisiens n'ont fait aucun effort pour prévenir l'assassinat de l'opposant Belaïd bien connu des milieux publics en Tunisie. C'est à se demander si le pouvoir islamiste n'est pas derrière ce crime odieux qui risque de constituer le point de départ d'une nouvelle révolution. D'ailleurs, ne dit-on pas que le parti islamiste, dans le souci de mettre tout le monde au pas, développe des méthodes d'intimidation ? C'est le cas, par exemple, des ligues de défense de la révolution soupçonnées d'être à l'origine des dernières violences dirigées contre des réunions publiques et des partis politiques en Tunisie, qu'on l'accuse de soutenir à bout de bras.
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