Kinshasa — Deux anciens ministres rwandais, condamnés en première instance à trente ans de prison pour leur implication dans le génocide de 1994, ont été acquittés le lundi 4 février en appel par le Tribunal pénal international pour le Rwanda. Justin Mugenzi et Prosper Mugi-Ra-Neza sont donc libres.
Une décision qui illustre aussi la difficulté de prouver la manière dont a été planifiée le massacre de 800 000 Tutsis en avril 1994. Les magistrats de la chambre d'appel ont rendu leur décision en s'appuyant sur le fait que des erreurs de droit avaient été commises dans l'évaluation des éléments de preuves retenues contre les accusés. En septembre 2011, en première instance, Justin Mugenzi et Prosper Mugi-Ra-Neza avaient été condamnés en raison notamment de leur présence à deux réunions historiques en avril 1994. Mais, pour les magistrats de la chambre d'appel, leur présence à ces réunions n'implique pas qu'ils aient participé directement au génocide d'où le verdict de lundi. " Une pratique normale dans toutes les juridictions " Une décision consternante, qui est une façon de soutenir les négationnistes, estime-t-on dans les rangs d'Ibuka, l'association des rescapés du génocide. Mais pour Roland Amoussouga, porte-parole du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), les juges ont tout simplement dit le droit : " Il s'agit d'une pratique normale dans toutes les juridictions, explique-t-il.
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