65e minute. Le Président de la fédération burkinabé, le Colonel Sangaré veut encore croire la victoire possible. Son équipe est menée 1-0 par le Nigeria. Vingt minutes plus tard, alors qu'on approche de la fin, il cherche à se convaincre. Beaucoup de buts, dit-il, ont été inscrits dans les derniers instants. Quelques minutes de temps additionnel. Il doit se rendre à l'évidence, la Coupe d'Afrique des Nations ne prendra pas le chemin de Ouagadougou et ne fera pas le tour du pays. Mais il garde le sourire. « Au départ, notre ambition était de gagner au moins un match et de nous qualifier pour les quarts de finale ». Passer de la 14e place en 2012 à la 2eme place en 2013, l'ascension a été fulgurante rarissime dans les annales de la compétition-reine du calendrier africain.
Il fallait se rendre à l'évidence, les Nigérians avaient tout simplement les meilleurs. Ils étaient les favoris de la finale, ils n'ont pas dominé outrageusement leur adversaire. En réalité le jeu a été équilibré, les deux équipes étant à bout de souffle, surtout les Burkinabé après leurs deux prolongations du quart et de la demi-finale. Pour s'en persuader il fallait voir les difficultés qu'éprouvaient Jonathan Pitroipa à reprendre son souffle après ses tentatives de départ balle au pied ou encore les manque de rythme du latéral gauche Panandetiguiri, bien peu à son affaire quand après ses montées il devait essayer de revenir très rapidement en défense. Le milieu de terrain n'arrivait pas à dominer les espaces, les deux demi défensifs étant souvent à 20 mètres de leurs milieux offensifs. Le ballon n'arrivait pas à circuler proprement. D'ailleurs le gardien nigérian Vincent Enyeama sera rarement mis en danger, l'action la plus dangereuse ne survenant qu'à la 73e minute sur un tir croisé de Wilfried Sanou qui fit se lever la foule (85.000 spectateurs). Son alter-ego burkinabé, Daouda Diakité fut, en revanche, assez souvent sous la menace d'Ideye, de Moses, plus rarement d'Uche Ikechukwu qui remplaçait Emmanuel Emenike, blessé et grand absent de la finale. Il y eut plusieurs tirs, en première mi-temps frôlant de peu la transversale, ajoutées aux bonnes sorties de Diakité.
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