Beaucoup de monde a afflué hier vers l'avenue Bourguiba, au coeur de la capitale. Nahdhaouis et sympathisants du mouvement islamiste au pouvoir, petits et grands, hommes et femmes, sont venus de tous bords répondre à l'appel en faveur d'une imposante marche pacifique tenue sous le signe «Unité nationale et soutien à la légitimité». Cette manifestation, à laquelle ont pris part des milliers de personnes dont le nombre a été estimé à 30 mille, se veut contre la violence politique et pour soutenir des gouvernants qui ont éprouvé des difficultés à rétablir la sécurité, à finaliser la rédaction de la constitution et à mettre au clair une feuille de route bien déterminée.
Depuis le matin, ils sont venus en groupes des différentes régions pour clamer, à la manière dérobée d'un plébiscite populaire renouvelé, le règne d'Ennahdha et sa persévérance dans la direction du pays. Ils se voient défendre leur parti et sa continuité au pouvoir, vaille que vaille, réclamant la préservation de sa légitimité électorale et constitutionnelle, rejetant toute tentative de lui porter atteinte ou de l'exclure du pouvoir. Et les manifestants ont réagi de la sorte face à l'initiative de M. Jebali visant la formation d'un gouvernement de compétences nationales non partisanes dont les concertations et les négociations battent encore leur plein sur fond de consensus. C'est vers 13h30 que le flux populaire atteint son comble, au moment où les manifestants ont parcouru l'avenue, en aller-retour, brandissant des drapeaux tunisiens, des banderoles et des bannières de toutes couleurs à référence religieuse. Des dizaines de slogans hostiles aux partis opposants, préjudiciables à Nida Tounès et à son président Béji Caïd Essebsi, ont été scandés.
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