La fête donnée samedi par les Tombouctiens à l'honneur des militaires est le signe d'un retour progressif à la normale au Nord-Mali. On peut désormais y organiser des fêtes, exprimer sa joie, vivre tout simplement. Mais, ce calme peut être trompeur. Car les djihadistes n'ont pas dit leur dernier mot et dans leur obscurantisme entêté, ils chercheront toujours à créer le chaos dans le pays. C'est pourquoi, au regard de la situation toujours fragile du pays, la publication de la date des élections paraît pour le moins irréaliste. En effet, les 7 et 21 juillet prochains ont été retenus pour la tenue des élections présidentielle et législatives à deux tours. Un délai à la fois si proche et si loin.
En matière de préparatifs d'un scrutin, le travail ne manque pas et le temps pourrait apparaître très court. Tout le Nord-Mali a besoin d'être sécurisé, de voir l'Administration se redéployer et si possible, les réfugiés et déplacés revenir. Cette première phase du retour de l'Etat dans cette partie jadis désarticulée du reste du Mali n'est pas encore gagnée. Et puis, il y a tout le processus électoral lui-même. Pour rétablir la confiance au sein de la classe politique et de l'ensemble des acteurs de la vie nationale, il est indispensable de préparer des élections sans reproche, avec en particulier un fichier électoral accepté de tous.
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