Chez Aristote, la prudence est une vertu intellectuelle qui consiste à viser le bien, même si elle ne peut être reconnue qu'après coup. C'est la capacité d'anticiper et de réaliser ce qui paraîtra bien. Ici, l'homme prudent, le « phronimos », est précisément celui qui sait faire preuve de justesse, qui incarne la règle juste, l' « ortho logos ».
C'est donc sous l'angle de la prudence aristotélicienne que les armées tchadienne et surtout française ont diffusé, à dose homéopathique, l'information sur la mort des deux chefs d'AQMI, Abou Zeid et Mokhtar Benmokhtar. Rappelons que ces deux héritiers d'origine algérienne, d'Oussama Ben Laden, d'Ayman al-zawahiri et d'Abou Moussab al-Zarqawi, pilotaient deux « katibas » (compagnies ou unités de combat légères) dans la bande sahélo-saharienne. A l'Ouest du Sahel, le commandement était assuré par Mokhtar Benmokhtar et à l'Est du sahel, par Abou Zeid.
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