En optant pour une publication des résultats provisoires de la présidentielle kenyane au goutte-à-goutte, la Commission électorale nationale devrait s'attendre à la rengaine habituelle des «mauvais perdants». C'est le camp du Premier ministre Raila Odinga qui tombe dans ce piège en contestant ces verdicts partiels sous prétexte de «trafic». Réponse du berger à la bergère, l'organe de gestion des élections ne se laisse pas distraire par ce louvoiement.
Maculées dés la veille par des morts, ces élections couplées kenyanes semblaient déjà mal parties. Lorsqu'un candidat conteste des résultats qui sont supposés être seulement provisoires, il faut craindre que cette bruyante dénonciation ne mette le feu aux poudres d'une situation déjà minée par des tensions ethniques. On le sait, malgré l'embellie d'un multipartisme au forceps, le Kenya reste une poudrière identitaire où les démons de la violence ne sont jamais loin.
...