Sénégal: Karim Wade dans le cachot du désespoir

Nouveau coup d'accélérateur dans l'affaire Karim Wade. Le fils de l'ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, excusez du peu, l'ex-conseiller spécial et « super ministre » de l'énergie des infrastructures et des transports et de la coopération internationale a été inculpé, le 17 avril 2013, pour enrichissement illicite portant sur la faramineuse somme de 694 milliards de F CFA. Placé sous mandat de dépôt, il a été transféré dans la principale prison de Dakar, à Reubeus, située dans le centre ville, en bordure de mer, après sa mise en garde à vue. Ce n'est pas surprenant, car l'ancien tout puissant ministre avait été interdit de quitter le pays, depuis le 16 novembre 2012. Pour enfoncer le clou, il avait été mis en demeure, le 15 mars dernier, après une audition par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), de justifier ses avoirs qui proviendraient de sociétés, de propriétés immobilières et de comptes bancaires, dans le délai d'un mois. A en croire le substitut du procureur, Antoine Ndione, il a mis en place une véritable ingénierie financière, avec des montages ultra complexes, des prête-noms et des sociétés offshors au Panama, dans les îles vierges britanniques et au Luxembourg.

Or, ses conseils clament son innocence, en arguant que 90 % des biens à lui attribués ne lui appartiennent pas. Où se trouve donc la vérité dans ce feuilleton politico-judiciaire qui ne fait que commencer ? Personne ne saura le dire, du moins, pour l'heure. Sauf que les commentaires vont bon train sur le sort de celui que les Sénégalais avaient surnommé, avec gaudriole, le ministre du ciel et de la terre. Sa chute est vertigineuse, il a dégringolé des marches de la gloire pour basculer dans le cachot du désespoir. Le soleil de son malheur est au zénith et il faut que Dieu lui-même intervienne pour le faire rétrograder le plus rapidement possible. Il va certainement, au « gnouf », méditer et peaufiner sa ligne de défense. Tout porte à croire que Karim Wade va poursuivre sans fissure ni asthénie, sans reconnaître, ne serait-ce qu'une partie des faits à lui reprochés. Il faut compter avec lui.

...

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.