Sénégal: Groupe consultatif – Le Sénégal à la quête de 1853 milliards à Paris

L’émergence économique visée par le gouvernement sénégalais se fera avec le secteur privé.
17 Janvier 2014

Le Sénégal se rendra les 24 et 25 février 2014 à Paris pour tenir son Groupe Consultatif à Paris avec les bailleurs de fonds. L'objectif majeur sera de mobiliser 1853 milliards de F Cfa auprès de l'ensemble de ses Partenaires techniques et financiers (Ptf) en vue du financement du Plan d'action prioritaire (Pap) du Programme Sénégal Emergent (Pse) à l'horizon 2035. L'innovation de taille est que la délégation sénégalaise sera conduite par le président de la République, M. Macky Sall.

1853 milliards de F Cfa c'est le pactole que le Sénégal va essayer de mobiliser auprès de ses Partenaires techniques et financier (Ptf) qu'il va réunir les 24 et 25 février 2014 dans le cadre du Groupe Consultatif à Paris. Cette manne représente plus de la moitié d'un gap de 2964 milliards de F Cfa recherchés pour le financement du Plan d'action prioritaire (Pap) qui s'étale sur 2014-2018, du Programme Sénégal Emergent (Pse).

Ce rendez-vous avec les acteurs privés internationaux était jusque-là conduit par le chef du gouvernement sénégalais. Cette année, l'innovation de taille est la présence du président de la République du Sénégal, Macky Sall qui va conduire ses troupes. Le ministre de l'Economie et des Finances, M. Amadou Ba qui a fait la révélation au secteur privé sénégalais, affirme que le Groupe Consultatif sera ainsi une plateforme internationale pour le Sénégal de présenter sa stratégie d'émergence économique, renforcer ses liens avec les bailleurs et investisseurs et offrir des opportunités d'affaire au secteur privé du pays. A son avis, la Stratégie nationale de développement économique et sociale du Sénégal a été enrichie de projets structurants visant à obtenir une croissance plus soutenue.

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Pour inscrire le Sénégal sur la voie de l'émergence économique, le gouvernement compte s'appuyer sur des leviers, notamment la résolution de la question vitale de l'énergie. A cela s'ajoute le développement du capital humain, le renforcement de la base logistique et des infrastructures, l'accélération de la diffusion des technologies de l'information et de la communication. Il y aussi l'approfondissement du secteur financier, l'amélioration de l'environnement des affaires, le renforcement de la coopération internationale, de l'intégration régionale et de la diaspora, et le renforcement de la capacité d'impulsion de l'Etat.

Passer du « Sénégal indigent » au « Sénégal émergent »

Après avoir stabilisé son cadre macroéconomique et ses finances publiques, comme l'a récemment reconnu le Fonds monétaire internationale (Fmi), le Sénégal compte focaliser ses énergies sur un nombre limité de projets d'envergure capables de porter cette croissance soutenue. Amadou Ba confie que cette vision stratégique et thématique sera adossée à des secteurs clés tels que l'énergie, l'agriculture, les infrastructures, l'habitat social avec des projets phares qui seront développés sur toute l'étendue du territoire.
Il faut rappeler que sur la période 2008-2012, le Sénégal avait un taux de croissance moyenne de 3,1%. Avec la nouvelle vision déclinée par le président Sall, le pays veut atteindre une croissance de 7% sur la période 2014-2017 et une croissance à deux chiffres à l'horizon 2035.

1111 milliards de F Cfa attendus du secteur privé sénégalais

Pour le Groupe Consultatif à venir, le Sénégal va consacrer une journée entière au secteur privé. C'est ainsi que le pays veut marquer une bonne présence de ses entreprises lors de la rencontre de Paris. Une table-ronde a été tenu le mercredi 15 janvier 2014 dans ce sens. Les discussions avaient pour objectifs de susciter une grande participation des entreprises sénégalaises dans la préparation des futurs échanges avec les acteurs privés internationaux.

Ainsi dans la réalisation du Pap du Programme Sénégal Emergent (Pse), il est attendu une contribution de 1111 milliards de F Cfa du secteur privé national et international. Il a été précisé que ce gap recherché va financer 102 projets publics dans des secteurs d'appui à la croissance dont 52% seront destinés aux projets de transport, 9,8% aux infrastructures et services énergétique. Pour les secteurs productifs, ce sera 7,8% pour l'agriculture et le secteur alimentaire, en plus de la pêche aquaculture et élevage. Le secteur de la valorisation du capital humain ne sera pas en reste avec 5,6% destinées à l'eau potable et assainissement, 5% à l'éducation et la formation, 3,4% pour la santé et la nutrition, ainsi que la protection sociale.

Dans le cadre de la mise en œuvre, il y aura 14 projets structurés en Partenariat public-privé (Ppp) notamment sur le plan énergétique avec l'ensemble des investissements à réaliser qui s'élèvent à 990 milliards de F Cfa. Une enveloppe qui devra servir à développer le mix-énergie avec la diversification des sources de production.

Le secteur privé pourra aussi intervenir sur le projet de la Zone économique spéciale intégrée dont le coût est de 45 milliards de F Cfa. A cela s'ajoutent la cité des affaires ou business parc de 220 hectares pour 270 milliards de F Cfa, le Tramway de Dakar estimé à 367 milliards de F Cfa, le port sec de Kaolack pour 30 milliards de F Cfa, le chemin de fer Dakar-Bamako pour 525 milliards de F Cfa…

Les préalables à remplir

Pour le ministre de l'Economie et des Finances, principal maitre d'œuvre du Programme Sénégal Emergent, des préalables s'imposent pour assurer la réussite de ces projets d'envergure sus cités. A son avis, ils consistent en des réformes audacieuses visant à aménager un cadre favorable aux affaires. Pour cela, Amadou Ba juge nécessaire la modernisation de l'administration sénégalaise, afin d'en faire un instrument de facilitation des affaires au service des usagers. D'après lui, l'administration devra internaliser à tous les niveaux la culture de la gestion axée sur les résultats. C'est ainsi qu'elle devra mettre en place des structures de planification, de suivi-évaluation, et renforcer les capacités de ses agents.

En matière foncière, M. Ba juge que la modernisation devra être conduite avec la mesure, dans la préservation des intérêts des populations, des collectivités locales et la sécurisation des investissements.

Le secteur privé sénégalais par la voix de M. Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat (Cnp), a salué la démarche inclusive de l'Etat. Dans ce cadre, les entreprises sénégalaises ont rappelé que « l'émergence d'un pays ne fera qu'avec les acteurs nationaux ».

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