Essam El Sayed est chirurgien. Il est arrivé à Bangui, en République Centrafricaine, le 1er janvier 2014 alors que le pays était à feu et à sang secoué par des violences intercommunautaires sans précédent. Douze heures par jour, ce chirurgien tente avec ses équipes de sauver des personnes très grièvement blessées par balles ou armes blanches.
À l'hôpital communautaire de Bangui où vous êtes basé, quels types de blessures devez-vous soigner ? Nous recevons tous les jours entre 10 et 15 blessés graves par jour, parfois plus. Des balles, éclats de grenade mais aussi des machettes sont l'origine de ces blessures graves. J'ai travaillé dans beaucoup de contextes violents mais ce que nous voyons ici est atroce. Je n'ai jamais vu des blessures d'une telle cruauté. Des civils sont tout simplement égorgés. Cela démontre une haine profonde Certains blessés ont été ramassés au bord de la route et personne ne connaît encore leur identité.
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