Incapable d’agir quand Crisis Group et d’autres organisations envoyaient des signaux d’alerte et qualifiaient la Centrafrique d’Etat fantôme, la communauté internationale doit dorénavant s’impliquer massivement, à des coûts largement supérieurs, suite aux pertes humaines considérables et aux déplacements massifs de population, et avec des chances de succès beaucoup plus faibles.
Le nouveau gouvernement centrafricain (le troisième en un an) semble prometteur et la sécurité dans la capitale, Bangui, s’est très légèrement améliorée. Pour autant, jusqu’à maintenant, la réponse internationale est toujours minée par des divergences de vues, notamment entre les Nations unies et l’Union africaine. La nouvelle présidente centrafricaine, Catherine Samba-Panza, a demandé l’envoi d’une mission de maintien de la paix des Nations unies et le Tchad, un des acteurs principaux dans la région, qui s’y opposait fortement, s’est finalement déclaré en faveur d’un tel déploiement. Le Conseil de sécurité des Nations unies a soutenu le prochain déploiement d’une mission de l’Union européenne. Pourtant, pour réussir, les opérations de maintien de la paix (Union européenne et autres) doivent s’inscrire dans le cadre d’une stratégie cohérente de stabilisation, qui prenne réellement en compte les besoins de la République centrafricaine (RCA) sur le long terme.
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