À la limite, il devient de plus en plus rébarbatif de parler de patrimoine, de sa protection, sa préservation sachant qu'à l'exception des vestiges importants il n'existe pas grand-chose qui puisse avoir réellement de l'intérêt et pour les pouvoirs publics, dont c'est pourtant la mission, et les populations qui n'ont à leur tour aucun ancrage avec le passé de leur pays. Pis, elles sont en général, consciemment ou inconsciemment, les plus grandes prédatrices. Il suffirait pour cela de se rendre à hauteur de ces vestiges tels Timgad, Tiddis, Djemila, Cherchell pour en avoir une idée.
S'il n'est pas possible de prendre en charge effectivement ce type de patrimoine, il y a tout aussi une autre sorte de patrimoine sur lequel tout le monde gagnerait à y réfléchir. Celui d'abord laissé par la colonisation et dont la réalisation immédiate a déjà été aux premiers jours de l'Indépendance d'en gommer la trace comme si cela suffisait à effacer plus d'un siècle et quart d'occupation accompagné d'exactions et ponctué par une guerre abominable qu'inégale.
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