En ce milieu de l'an 2014, une évidence saute aux yeux : le monde est chaque jour plus chaotique et la violence en devient la dominante. Elle sévit au Nigeria où la secte Boko Haram, si elle ne les a pas déjà vendues comme elle s'en ventait, continue d'empoisonner la vie des deux-cents lycéennes qu'elle avait kidnappées au mois d'avril dernier. Ses adeptes n'ont pas pour autant fini de semer la désolation puisqu'ils revendiquent régulièrement les attaques meurtrières perpétrées dans le pays contre les populations civiles et les symboles de l'Etat. Sur ce dossier au moins, les condamnations étaient venues du monde entier sans dissonance. Elles le sont de moins en moins sur les derniers développements de l'actualité en Libye, pays voué aux milices de tous bords que les instances du système des Nations unies commencent à déserter.
Dans le même temps aussi, après avoir tout tenté sans succès, les chancelleries internationales, occidentales notamment, deviennent attentistes sur les conflits en Irak et en Syrie. Il semble, en tout cas, au regard de l'enlisement sur les deux fronts, qu'à Paris, Londres, Berlin et Washington, on a envie de dire: « Que le meilleur gagne !». Ce qu'il faudrait redouter c'est l'état dans lequel ces pays se retrouveront dans quelques années si aucune issue pacifique n'est trouvée à toutes ces tourmentes. Les velléités de partition sont en effet réelles parmi les djihadistes, et l'on sait que la bande de terre qu'ils veulent ériger en « État islamique » est taillée à la frontière séparant l'Irak de la Syrie. Le fait accompli n'est-il pas proche ?
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