Abdessatar Badr: «Nous veillons à ce que les lignes rouges ne soient pas franchies»
Au milieu d'une route commerçante par laquelle passent péniblement des voitures et de rares bus et où on rencontre, plus fréquemment qu'ailleurs, des femmes portant le nikab, se trouve une décharge sauvage nauséabonde à côté de balançoires -- payantes -- pour enfants, affligeant encore plus ce paysage désolant. Quelques mètres plus loin dans cette cité atypique de Douar Hicher, apparaît une mosquée, ordinaire en apparence, c'est la mosquée «Al-Nour» (la lumière). «C'est désormais la mosquée des ténèbres et du terrorisme!», s'exclame Abdallah (40 ans) lorsque le bus s'arrête juste à côté. C'est que la mosquée «Al-Nour» est l'un des 25 lieux de culte qui échappent encore au contrôle légal de l'Etat. Le personnel qui y travaille n'a pas été mandaté par le ministère des Affaires religieuses et n'entend pas obéir aux lois et réglementations en vigueur. Il est plus de 17h00, la prière d'Al Asr est terminée depuis un moment, à l'intérieur, un adolescent change quelques ampoules muni d'une échelle de fortune. Au même moment, deux individus font la sieste à même le sol. Pourtant, un matelas et un oreiller disposés en pleine salle de prière invitent les gens à prendre leurs aises. Selon Abdallah, une poignée d'extrémistes tiennent la mosquée d'une main de fer et profitent de la tribune pour y prêcher la violence et la haine de l'autre. En tous cas, pour un visiteur de passage, la mosquée «Al-Nour» n'a rien d'exceptionnel. Le jeune adolescent qui «s'occupe» de la mosquée est même extrêmement courtois.
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