Cameroun: Accès à la propriété - Dur pour les jeunes cadres

Il rêve d'avoir un toit bien à lui. Landry O., 25 ans, haut cadre dans un cabinet d'audit international veut devenir propriétaire le plus tôt possible. « J'ai fait le calcul pour ma grande sœur : en cinq ans, elle a dépensé 6 millions de francs dans son loyer, à raison de 100 000 F par mois. Notre frère aîné, lui, y a investi 21 600 000 en dix ans : 180 000 F par mois ! Ça m'a fait réfléchir », explique-t-il. Avec un emploi fixe, bien rémunéré en plus de nombreux déplacements à l'étranger, le jeune homme qui bénéficie en plus de l'aide familiale est un privilégié dans sa génération. « En fait, mes parents m'ont gardé à la maison pour m'éviter de dilapider mon argent dans les loyers. En plus, mon père m'a offert un lopin de terre. Tout ça à une condition : que je construise rapidement ma maison, et que n'aie pas à souffrir ce que mes aînés ont connu », avoue-t-il.

Ils ont entre 25 et 40 ans, et parfois même plus. Ils travaillent depuis des années. Des carrières qui pour certains tutoient deux décennies. De longues années d'ouvrage pendant lesquelles d'aucuns ont engrangé des fortunes, d'autres des clopinettes. Dans un cas comme dans l'autre, beaucoup sont toujours à la case-départ en matière de propriété. Oui, beaucoup de jeunes cadres, sortis des écoles professionnelles, tardent à accéder à un logement à eux. Eugénie Z., enseignante, 36 ans, mère célibataire, trime depuis une dizaine d'années. « J'avais l'avantage d'avoir reçu 500 m2 de mes parents. Et malgré tous mes efforts et sacrifices, je n'ai pu aller au-delà de la fondation. Je suis rentrée dans les avances de soldes et les tontines pour éviter les crédits bancaires à fort taux d'intérêts, sans véritablement progresser. Avec les charges quotidiennes assurées par un salaire mensuel de 200 000 F, j'étais au bord de l'asphyxie avec tous ces engagements. On n'arrivait même plus à manger : j'ai abandonné le projet et je suis toujours en location », témoigne-t-elle, dépitée.

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