Sénégal: Entreprenariat féminin - « Il est temps que nos autorités arrêtent de parler de nous et commencent à parler avec nous »

21 Novembre 2014

Les femmes entrepreneurs du Sénégal sont souvent confrontées à d’énormes difficultés. Dans le cadre de la semaine mondiale de l’entreprenariat, célébrée à travers 150 pays, un panel a été organisé, pour la journée de l’entreprenariat féminin, par le centre de coworking, Jokkolabs, le mercredi 19 novembre à l’ambassade des Pays-Bas à Dakar.

Ce 19 novembre, Jokkolabs a accueilli la semaine mondiale de l’entreprenariat avec en prime une journée dédiée à l’entreprenariat féminin. Cette journée a permis à plusieurs femmes chefs d’entreprises de partager leurs expériences devant servir de pistes de solutions. Et c’est à Mme Nicole Gakou qu’a été donné l’honneur d’ouvrir les débats et de mener les réflexions sur cette journée.

Nicole Gakou, ingénieure en systèmes réseaux est chef d’entreprise depuis 1999. Elle préside l’Union des Femmes Chefs d’Entreprises (UFCE) qui existe depuis 2007, avec plus de 500 femmes chefs d’entreprises réparties un peu partout au Sénégal.

Les femmes représentent 30% des emplois au Sénégal, 25% du chiffre d’affaires et un revenu de 1135 de milliards de FCFA en termes de rentrée d’argent selon le dernier recensement. Ceci pour un total de 20 % de la valeur ajoutée nationale. Cela permet d’affirmer que les femmes participent activement à la stimulation de la croissance économique du Sénégal.

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Cependant, on note d’après Mme Gakou de nombreux obstacles au développement de l’entreprenariat féminin comme:

• La faible productivité des entreprises, liée le plus souvent au faible taux d’investissements aussi bien en milieu rural qu’urbain ;
• Un déficit accru en organisation et en structure avec comme résultat la prépondérance à l’informel ;
• Le manque d’outils de mise à niveau ;
• Une faiblesse de promotion de l’accès des entreprises de femmes aux opportunités d’affaires ;
• Un déficit en système de pilotage dans ce domaine ;

Mais heureusement, tout n’est pas morose car des pistes de solutions aux obstacles précités sont entrain d’être élaborées pour ces femmes et par ces femmes.
« Il est temps aujourd’hui que nos autorités arrêtent de parler de nous et commencent à parler avec nous », a annoncé Mme Gackou pour conclure, invitant ainsi l‘Etat à faciliter les formalités administratives aux femmes et surtout à les inclure dans les programmes de développement et de financements publics.
« Les performances enregistrées à ce jour ne reflètent nullement les efforts de sensibilisation pour les femmes malgré les ratifications des conventions sur les formes de discriminations » ajoute-t-elle.

Le témoignage de deux femmes entrepreneurs, leaders dans leurs domaines respectives a été une manière de clore en beauté cette journée.
Marianne Bathily et Mame Khary Diéne respectivement directrices d’EXP Marketing et des Laboratoires Bioessence ont retracé leur parcours, pas toujours facile, mais grâce à leur persévérance, elles verront leurs entreprises prospérer et se hisser à un niveau international.

Exp. est le premier réseau d’Agence en Afrique, spécialisé dans la création, la réalisation et l’évaluation de campagnes de Marketing. Marianne Bathily, directrice Regionale Afrique Francophone d Exp, après avoir parlé de son expérience en temps que femme chef d’entreprise, a fait des recommandations et affiché sa détermination à aider les femmes qui auraient besoin de conseil et d’accompagnement.

Mame Khary Diène est ingénieure de formation et est aujourd’hui à la tête des Laboratoires Bioessence, une entreprise sénégalaise de produits cosmétiques. Elle est la lauréate du concours Cartier Women’s Initiative Awards 2008, un concours international qui récompense chaque année 5 Femmes à travers le monde.
Une manière d’encourager toutes les femmes à poursuivre leurs rêves, à s’imposer tout autant que les hommes et à croire en leurs capacités de prise de décision.

Un deuxième panel couvrant le thème : ‘Emploi et Droits des femmes au Sénégal : Quelles solutions face aux inégalités professionnelles ?’ a été l’occasion de revivre l’histoire de trois femmes également chefs d’entreprises. Il s’agit de Ndeye Absa Gningue fondatrice de l’Initiative Jeader (Leaders et jeunes), Le Dr AIsha Konté gérante du Laboratoire Nyara et Mme Khady Ba de l’association des femmes juristes du Sénégal.

Après leurs témoignages, ces trois battantes ont donné leur engagement ferme à venir en aide aux femmes entrepreneurs en difficulté et à garantir dans la limite du possible des formations/coachings.

Pour rappel, la journée de l’entreprenariat féminin, WED (Women’s Entrepreunariat Day) est la plus grande fête mondiale des femmes innovatrices et créatrices d'emplois. C’est une journée pour célébrer l’engagement et le pouvoir des femmes entrepreneurs.

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