• Je voudrais commencer en vous racontant une histoire qui m’a beaucoup marqué en 2014. C’était en octobre, dans un camp pour les personnes déplacées à Bangui, je parlais avec une femme qui s’appelait Adeline. Elle avait le même âge que moi, mère de 5 enfants, y compris en petit bébé de 3 mois. C’était la première fois que son bébé était abrité dans un camp pour les déplacés mais pour Adeline et ses trois enfants c’était leur troisième fois en neuf mois. Ils avaient été chassés par les anti-balaka ainsi que par les Seleka. Elle a vu ses voisins abattus dans la rue, et une grenade atterrir à coté de ses enfants. Et chaque fois qu’elle a essayé de rentrer chez elle la violence a recommencé et elle a dû fuir une fois de plus. C’était toujours les mêmes personnes qui provoquaient la violence dans son quartier, et les forces de gardien de paix n’arrivaient jamais à contrôler la situation.
• Comme des millions d’autres personnes autour du monde et en Afrique de l’Ouest et Centrale, Adeline était victime d’une tendance très inquiétante – la forte augmentation des conflits sanglants ou les civils sont les premiers à souffrir, soit parce que les groupes armés – plus puissants que jamais – les attaquent, soit parce que leurs gouvernements les répriment, soit parce qu’ils doivent fuir leurs maisons et abandonner leurs vies. Les chiffres font peur.
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