Quatre années après son accession au pouvoir par les armes et alors que l'on s'achemine de nouvelles élections, Alassane Ouattara a tenu le week-end dernier des propos qui pourraient tendre l'atmosphère politique. " J'entends ici et là des bêtises de justice des vainqueurs, est-ce qu'on a besoin d'une justice des vaincus? Si c'était les autres, ils nous auraient tués tous ", a-t-il déclaré en présence d'un groupe de personnes présentées comme des victimes de la crise post-électorale de 2010 à 2011.
" Nous allons continuer à juger ceux qui ont commis des crimes, personne n'ira à la CPI. Nous jugerons toutes les personnes ici en Côte d'Ivoire parce que nous en avons la capacité et pour montrer que nous sommes un pays moderne et un pays de droit ", a-t-il poursuivi. Selon lui, tous ceux qui ont commis " les atrocités seront jugés et continueront d'être jugés quelles que soient les opinions nationales et internationales". Déclinant toute responsabilité de son camp dans les crimes commis lors de cette crise, Ouattara a encore une fois appelé ceux qu'il appelle les bourreaux à demander pardon s'ils veulent être graciés ou amnistiés. " Si tous ces bourreaux souhaitent la clémence de la Nation, par l'intermédiaire du président de la République, a-t-il dit, il faut qu'ils demandent pardon aux Ivoiriens ". Sinon, a-t-il continué, " il n'y aura pas de grâce ou d'amnistie ".
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