A Wouro Abdoulaye Samb, un village maure, quelques petites filles cherchent de l'eau dans des conditions dramatiques. Penda Sidi Deh est l'une de ces filles qui souffrent depuis quelques semaines du manque d'eau. Elle n'a pas mis de gant pour raconter son calvaire quotidien. «Nous avons fait six kilomètres à pied avec nos charrettes tirées par des ânes. Et, nous sommes là depuis dix heures. Nous n'allons rentrer que vers dix-sept heures avec seulement sept bassines d'eau», explique la jeune fille.
Elle est très avare en propos du fait de la fatigue. Car, elle doit rester pendant toute une journée pour ne remplir que quelques bidons de vingt litres, en plus de sa chambre à air. Toutefois, pas question pour elle de faire la toilette. Parce qu'il est, selon elle, impensable de se laver avec le peu d'eau qu'elle ramène. L'eau obtenue ne pouvant servir qu'à boire ou à préparer la cuisson. «Ici personne ne pense à se laver. Si quelqu'un veut le faire, il est obligé de venir dans ce point d'eau. Hormis cela, on est obligée de rester plusieurs jours sans se laver», a soutenu la belle peulh sous son masque de poussière. Et, pour ceux qui tiennent coûte que coûte à se laver, précise-t-elle, ils sont obligés d'utiliser quelques gouttes trouvées dans la rosée.
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