Afrique de l'Ouest: Des entrepreneurs chinois s'intéressent aux exonérations fiscales

6 Juillet 2015

Des entrepreneurs de la Province du Guangdong, notamment ceux de la Municipale de Guangzhou veulent conquérir l’Afrique de l’Ouest à partir du Sénégal. Venus prospecter le marché local, les hommes d’affaire de cette localité qui ont séjourné à Dakar, du 02 au 05 juillet 2015, ont montré leur intérêt d’en savoir plus sur les avantages fiscaux qui existent entre pays de la région en cas d’investissement.

Les avantages fiscaux qu’offre la sous-région ouest-africaine intéressent au premier chef les entrepreneurs chinois surtout ceux de la Province du Guangdong. La délégation chinoise ayant séjourné à Dakar du 02 au 05 juillet 2015, l’a fait savoir.
Lors du forum d’affaires que l’Agence de Promotion de l’Investissement et des grands travaux (APIX) a organisé sur les échanges économiques entre le Sénégal et la ville de Guangzhou, le vendredi 03 juillet 2015 à Dakar, en marge de cette visite, les 16 entrepreneurs chinois qui ont fait le déplacement de Dakar se sont beaucoup appesantis sur la question notamment des incitations fiscales et l’attractivité de l’environnement des affaires dans son ensemble.

Ces hommes d’affaires asiatiques ont voulu en savoir un plus sur les droits de douane en cas de production à partir du Sénégal pour ensuite réexporter vers l’Afrique de l’Ouest ou en Europe. Sur cette interpellation, les autorités sénégalaises renvoient ces investisseurs chinois au Tarif Extérieur Commun (TEC) de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) entré en vigueur depuis le 1er janvier 2015. Un nouveau dispositif qui offre des facilités aux investisseurs locaux et étrangers tout en érigeant des points de protection pour l’industrie de la sous-région.

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Entre autres centres d’intérêt figure la disponibilité du foncier et du secteur minier.

Conquérir l’Afrique de l’Ouest à partir du Sénégal

Les entrepreneurs chinois n’ont pas caché leur intérêt à investir en Afrique de l’Ouest. Ils veulent y parvenir à partir du Sénégal en y instaurant le modèle chinois. Une philosophie qui, selon M. Lin Yifu, Vice-président de la Fédération économique et commerciale de la Chine, a permis au pays de développer à travers ses ressources propres, son marché intérieur et ses relations extérieures. Ce qui fait d’elle la deuxième puissance qui exporte sur le commerce international. Ces hommes d’affaires chinois ambitionnent de faire du Sénégal la porte d’entrée des produits chinois en Afrique de l’Ouest. Ce qui représente un type de délocalisation de Guangdong vers l’Afrique de l’Ouest.

Un modèle de partenariat qui est important pour la partie chinoise et offre des opportunités de développement pour Sénégal. « Avec ce modèle de partenariat, le Sénégal pourra envisager des croissances de 8% dans les 20 à 30 prochaines années et faisant de lui un pays à revenu intermédiaire », souligne M. Yifu.

Ce dernier conseille des pays qui ont le même prototype que le Sénégal à s’appuyer sur la qualité de leur main d’œuvre. A son avis, le Sénégal dispose d’atouts considérables notamment sa stabilité politique et son environnement favorable. Il pense que les produits du pays peuvent être exportés en Europe, en Chine et bénéficier de faveurs douanières.

L’ambassadeur de la Chine au Sénégal, M. Xia Huang appelle à faire de ce forum sino-sénégalais une rencontre de jumelage entre les entrepreneurs des deux pays, les secteurs privés, les instances gouvernementales qui travaillent pour les entreprises et les autorités.

M. Huang invite à faciliter la délocalisation des entreprises chinoises au Sénégal. Du moment que, d’après le maire adjoint de Guangzhou, M. Wang Dong, le Sénégal est une terre d’opportunités pour l’investissement étranger et que les échanges entre les deux pays ont atteint plus de 1,800 milliard de dollars US l’année dernière.

Les projets PPP du PSE comme point de départ

Le Sénégal ne compte pas adopter une posture de spectateur dans cette dynamique d’échange. Le pays a « vendu » ses atouts aux entrepreneurs chinois notamment ses mesures incitatives. Le Directeur Général de l’APIX, M. Mountaga Sy affirme que le Sénégal offre aux investisseurs un marché de 300 millions de consommateurs avec l’UEMOA et la CEDEAO. Il a exposé un environnement des affaires en termes d’attractivité sur la base de la pertinence de la politique économique.

M. Sy invite les Chinois à puiser dans le portefeuille des projets Partenariat Public Privé (PPP) existant dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE). A son avis, « le startup est fait et le partenariat ne peut être que gagnant ».

Le Directeur Général de l’Agence d'aménagement et de promotion des sites industriels (APROSI), M. Momath Bâ, indique, pour sa part, que les investisseurs chinois devraient voir du côté de la plateforme de Diamniadio et son parc industriel dont la mise en œuvre est confiée à une entreprise chinoise.

Au terme de ce forum de Dakar, le ministre de l’industrie du Sénégal, M. Aly Ngouy Ndiaye, a fait part de la disponibilité des autorités sénégalais à mettre à la disposition d’un entrepreneur chinois 15 mille mètres carrés pour implanter une entreprise de production prête à créer mille emplois.

Cette rencontre sino-sénégalaise a été sanctionnée par la signature de deux mémorandums d’entente entre, d’une part, l’APIX et la Commission du commerce de Guangzhou, et d’autre part, le port de Dakar et un partenaire de cette localité.

La mairie de Dakar et celle de Guangzhou devraient également aller dans sens, d’où les prémices d’un jumelage entre les deux villes.

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