Des propositions de location de voiturettes pour des heures pendant des jours, aucun chauffeur de taxi de Kinshasa ne refuserait ce type de convention de transport, pour engranger plus des recettes journalières, réaliser une plus-value, effectuer les versements exigés par son employeur, et au-delà de tout cela, satisfaire ses besoins. Et la période de courses express ou de location passe alors pour « la période de vaches grasses ».
Et c'est au cours de cette saison de locations en cascade que les conducteurs se disent souvent victimes de vols de leurs engins. Le modus operandi le plus utilisé, est l'usage des somnifères. Un soir de février dernier, un taximan roulant à bord d'une Toyota IST de couleur gris métallisé, sillonnait les artères de Barumbu, à la recherche des clients. Hélé par un homme frisant la cinquantaine, debout devant une terrasse, Mavungu Mbuku, le conducteur, est allé à sa rencontre. Bref entretien. Le cinquantenaire cherchait un véhicule pour assurer le transport de ses cousins et cousines. Après accord des heures et du montant, Mavungu s'est installé dans la terrasse et s'est fait servir une boisson gazeuse. Une gorgée, deux, trois. Crochet aux installations sanitaires. A son retour, rien n'avait changé. Une quatrième gorgée. Et sans rien comprendre de ce qui lui arrivait, il a sombré dans un profond sommeil.
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