La nouvelle a eu l'effet d'une bombe dans un supermarché. Beaucoup ont été incrédules sur le continent. Et j'avoue en faire partie. Il a fallu que je me rende sur un site ghanéen pour croire à cette nouvelle retentissante et honteuse. Le ministre ghanéen de la Justice, le 8 octobre, suspend sept hauts magistrats de leurs fonctions pour conduite inappropriée après suspension, le 10 septembre, de vingt-deux juges pour « faits plus que présumés de corruption. » On croyait tous que le Ghana avait définitivement fini avec la corruption avec les années JJ Rawlings qui en avait fait un combat prioritaire.
Le Ghana, on l'oublie souvent, avait obtenu l'autonomie en 1952 même si l'indépendance ne viendra qu'en 1957. Et c'est au cours de cette autonomie que les responsables autochtones, encouragés par les Britanniques, prirent les caisses de l'Etat comme leurs propres poches. Et cela était devenu une habitude. J'avais visité plusieurs fois ce pays tout proche du nôtre. Et devant certains faits dans ce pays, j'avais juré que tous les pays africains peuvent réussir sauf le Ghana à cause de la corruption. Quand arriva le justicier Rawlings, corrompus et corrupteurs disparurent au sens propre comme au sens figuré. Je reconnaissais plus ce pays devenu un modèle de « bonne gouvernance ».
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