En campagne le week-end dernier pour l'élection présidentielle du 18 février prochain, le président ougandais, Yoweri Museveni, a lancé cette boutade qui laisse perplexes beaucoup de démocrates du continent : « Comment pourrais-je quitter une bananeraie que j'ai plantée et qui commence à donner des fruits ? ».
Une affirmation qui en dit long sur l'état d'esprit et les intentions du maître de Kampala. En prenant son pays pour sa plantation de bananes, Museveni confirme, pour ceux qui en doutaient encore, que son pays est l'exemple le plus achevé des républiques bananières qui pullulent sous nos tropiques. A ce titre, il ne saurait en céder les rênes à quiconque et mieux, il peut le diriger à sa guise. Comment, dans ces conditions, s'étonner que « ce vieil homme qui estime [qu'il] a sauvé le pays », ne se croit pas un destin messianique et rechigne à quitter le pouvoir ? En tout cas, par ces déclarations à peine voilées, Museveni apporte de l'eau au moulin de ses détracteurs persuadés de sa volonté de régner ad vitam aeternam sur l'Ouganda.
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