C'est ce week-end que s'ouvre à Addis-Abeba en Ethiopie, le 26ème sommet de l'Union africaine l(UA) avec pour plat de résistance, la crise burundaise. Le cas burundais préoccupe donc l'Afrique au plus haut sommet puisqu'il lui vaut un sommet, même si le format reste limité. Mais pour bon nombre d'Africains dont le sommeil est hanté, il n'y a point de place pour un optimisme facile. D'abord, parce que les sommets de l'UA se suivent et se ressemblent.
Ensuite, parce que les conclusions qui sortiront du conciliabule sont intimement liées au profil des participants au sommet. Si les présidents qui se rencontrent sont susceptibles de se retrouver un jour dans la même situation que Nkurunziza, il n'y a rien à espérer. Enfin, parce que l'idée maîtresse d'envoyer une force d'interposition de 5000 soldats au Burundi pour stabiliser le pays et protéger les populations, laisse planer des doutes. Comment, en effet, dans un contexte ambiant de lassitude face aux missions de maintien de paix, rassembler ces 5000 hommes et assurer la logistique, surtout si la crise venait à perdurer ? Quelles sont les chances d'efficacité de cette mission in terra incognita face à la bande de Nkurunziza sortie du maquis ? La seule note d'optimisme reste cependant la fermeté dont fait montre la présidente de la Commission, Nkosazana-Dlamini-Zuma. N'étant visiblement pas intéressée par un nouveau mandat au sommet de l'organisation continentale, sans doute en raison de ses ambitions présidentielles dans son pays, elle entend léguer en héritage au continent une bonne image.
...