Le double attentat-suicide perpétré mardi dernier par deux femmes kamikazes déguisées en réfugiées pour répandre l'horreur dans le camp des déplacés de Dikwa au Nigeria a, aux dernières nouvelles, fait 60 morts et 78 blessés.
Comme dans le cas de la précédente attaque suicide dans le camp de Dolori en janvier dernier qui avait fait 86 morts, c'est naturellement la secte islamiste Boko Haram qui est pointée du doigt, puisqu'elle a démontré plus d'une fois qu'elle a de l'expertise et de la ressource en la matière. Les bilans de plus en plus effroyables qui viennent s'ajouter à la comptabilité déjà macabre qui fait état de plus de 17 000 morts depuis que la secte a basculé dans la radicalité en 2009, sont la preuve que l'arrivée d'un Général de division aux commandes du Nigeria et la mise en place d'une force conjointe multinationale n'ont pas fondamentalement fait bouger les lignes de la tragédie dans le sanctuaire des islamistes. On se rappelle en effet, que le président tchadien Idriss Déby, auréolé, pour ne pas dire grisé, par le comportement héroïque de ses troupes en pointe dans la guerre contre d'autres djihadistes au Nord-Mali avait, de façon trop euphorique et prématurée, fixé au 31 décembre de l'année dernière, la disparition de Shekau et de ses ouailles, du Nigeria et de tout le pourtour du Lac Tchad.
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