De nombreux pays en développement à faible revenu ont rejoint le groupe des pays qui procèdent à des émissions d'euro-obligations dans le monde et ils ont globalement mobilisé plus de 21 milliards de dollars ces dix dernières années notamment en Afrique subsaharienne (Sénégal, Zambie et Ghana, entre autres) et en Asie (Mongolie, par exemple). En faisant appel aux marchés, ils ont certes obtenu de nouveaux moyens de financement, mais ils se sont aussi exposés aux risques liés aux changements d'humeur des investisseurs et à la hausse des taux d'intérêt mondiaux.
Nous avons examiné l'expérience des pays en développement à faible revenu qui ont enregistré des entrées de capitaux au cours des quinze dernières années dans un rapport publié récemment. Nous avons constaté que ces entrées ont fortement augmenté à deux reprises depuis 2004 : une première fois, entre 2004 et 2007, quand elles ont bondi de 2,1 à 6,9 % du PIB, puis en 2012 où elles ont atteint 6,3 % du PIB après avoir momentanément fléchi pendant la crise financière mondiale (graphique 1). Il ressort de l'accroissement régulier des entrées de capitaux privés observé pour ce groupe de pays pendant les années 2000 ainsi que de l'amélioration de leurs perspectives de croissance et de l'état de leur économie que le recours aux marchés internationaux de capitaux a nettement pris le pas sur les sources officielles de financement. En 2012, les flux de capitaux privés ont en effet été plus importants que les apports d'aide ou les envois de fonds qui ont représenté, respectivement, 3,5 et 5,2 % du PIB.
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