Depuis que la plupart des Etats subsahariens, notamment francophones, se sont (re) convertis, contraints et forcés, au multipartisme il y a un quart de siècle, nombre de nos dirigeants qui s'y sont résolus en traînant leurs savates se sont par la suite méticuleusement attelés à vider la démocratie de sa substance par toutes sortes d'artifices : une opposition noyautée et divisée pour leur permettre de mieux régner, une société civile instrumentalisée à souhait, une presse indépendante tenue en laisse et qui se débat comme elle peut pour survivre, des élections souvent truquées, etc.
Et pour s'assurer définitivement que le pouvoir ne va pas leur échapper, des modifications constitutionnelles sur mesure sont opérées pour sauter le verrou qui limite le nombre de mandats présidentiels dont la durée avait pourtant fait l'objet de consensus nationaux. Presque tous y sont passés : Biya du Cameroun, Déby du Tchad, Bongo père du Gabon, Eyadema du Togo, Blaise du Burkina, Sassou du Congo, Kagame du Rwanda, sans oublier les Jammeh (Gambie), Museveni (Ouganda), Dos Santos d'Angola et Mugabe du Zimbabwe qui ne font même pas semblant d'être des démocrates.
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