Chassez le naturel, il revient au galop. Les islamistes ont beau faire montre de fibre sociale en étant dans l'opposition, leurs programmes disent tout à fait le contraire. Les politiques du gouvernement Benkirane s'inspirent grandement des thèses néolibérales en vogue. Normal! C'est le retour aux origines.
C'est ainsi que des ministres ne peuvent plus cacher leurs affinités avec des modèles économiques et sociaux relevant parfois du capitalisme sauvage. Ils vont même jusqu'à défendre le principe de privatisation, pur et dur, pour les secteurs vitaux de la société qui sont pourtant la raison d'être de larges couches démunies. Quand le ministre islamiste de l'Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi, appelle les familles à casser leurs tirelires pour faire éduquer leurs enfants, quand le ministre «libéral», Hafid Alami, demande à ce que l'on privatise le secteur de l'enseignement, car l'Etat ne dispose pas de moyens nécessaires, quand une grande partie des Marocains ne vont pas aux hôpitaux pour éviter de payer «le droit d'accès», cela traduit en réalité les recommandations préconisées par de hautes instances financières internationales.
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