«Le village Molokai», dans le quartier mouvementé de Matonge, a perdu son «roi». Sur toutes les cinq avenues (Kandakanda,Lokolama, Oshwe, Inzia, Masimanimba) qui quadrillent cette étendue, les habitants sont dans l'abattement. De bout en bout de ces avenues, des rameaux, en signe de deuil. C'est un deuil pas comme les autres.
Il s'agit, non pas seulement de pleurer, mais de rendre hommages au Nkumu (roi). Ainsi, toutes les buvettes, les bars, club et dancing club parsemés le long de ces avenues ne font que balancer les chansons de l'illustre disparu. Shungu Wembadio, papa Wemba, a été un artiste de renommée internationale. Le musicien Wemba a su jouer dans les grandes salles du monde musical, au point d'y laisser des empreintes indélébiles. Shungu manque déjà à toute la société musicale congolaise, où il a réussi, grâce à son talent d'artiste, de dénicher d'autres talents qui excellent à ce jour. De la musique, il a versé dans la « sapologie », à travers «la société des ambianceurs et personnes élégantes (la sape) ». Ses marques, c'est-à-dire, sa façon de parler, de marcher, ses faits et gestes ont grandement influencé la jeunesse congolaise, qui est aussi en pleurs. Ekumani s'en est allé. Le roi est mort, loin de sa terre, mais au front, arme à la main. C'est au cours d'une production à Abidjan, en Côte d'Ivoire, qu'il s'est effondré.
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