C'est avec beaucoup de tristesse et de consternation que j'ai vu le poète Amadou Lamine Sall dans une télévision de la place, les images à l'appui, nous montrait la destruction partielle de la Statue du Président Léopold Sédar Senghor. Qui l'eût cru ? Senghor mutilée, Senghor humilié, Senghor blessé dans son propre pays, à quelques mètres de chez lui. Symbole dégradé ne pouvait être plus fort.
On peut aimer Léopold Sédar Senghor ou pas, on peut partager sa gestion du pays ou non mais nous avons l'obligation de le respecter. C'est le père de l'indépendance. Le poète qui a chanté l'Afrique et les Africains. Celui qui, avec Césaire et Damas lança le mouvement de la Négritude. Nous avons le devoir de le célébrer, d'honorer sa mémoire et d'enseigner sa trajectoire intellectuelle et scientifique. Mais aussi, nous avons le droit de discuter et de projeter un regard critique sur sa gestion du pays tout en ignorant pas le contexte dans lequel il a vécu. Il a posé des actes salvateurs qui font du Sénégalais un homme respecté, écouté et cité en exemple. Si aujourd'hui on peut s'enorgueillir d'être une nation pacifique à majorité musulmane dirigé par un premier Président Chrétien, c'est parce que tout simplement la dimension de l'homme y est pour beaucoup.
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