Depuis la fin de la semaine écoulée, de nombreux réfugiés burundais dont le nombre, à en croire des médias burundais, avoisinerait le millier, ont été expulsés du Rwanda et renvoyés dans leur pays. Pour Kigali, ces expulsions ont eu lieu dans le cadre d'opérations de routine visant des ressortissants étrangers en situation irrégulière et « ne visaient pas les Burundais en particulier ». De plus, les autorités rwandaises jurent, la main sur le cœur, qu'il a été préalablement demandé à ces réfugiés qui n'avaient pas de documents, de « régulariser leur situation ou de demander le statut de réfugiés ».
C'est pour n'avoir pas satisfait à ces recommandations que ces derniers ont été renvoyés manu militari chez eux. L'une des premières observations que l'on peut faire, c'est que ces expulsions se présentent comme un nouveau tournant, un des nombreux avatars de la crise burundaise qui n'en finit pas de se prolonger, et qui voit chaque jour le fossé de la défiance s'agrandir non seulement entre le pasteur Pierre Nkurunziza et les brebis frondeuses de son enclos, mais aussi entre lui et certains de ses pairs de la sous-région dont le Rwandais Paul Kagamé, accusé par Bujumbura de soutenir les rebelles burundais. C'est dire si les relations entre le pasteur-président et son voisin du Nord sont devenues exécrables.
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