Qui n'a pas encore frappé à la porte de l'Instance vérité et dignité? Morts et vivants l'ont également saisie. Plus de 65 mille dossiers lui ont déjà été soumis tant par des citoyens lambda, militants politiques, hommes d'affaires, société civile que par des régions, longtemps déshéritées.
Tous s'estiment ainsi victimes d'une injustice criante et de violation de leurs droits les plus élémentaires. On garde encore en mémoire les séquelles des années de braise, sous le règne dictatorial de Ben Ali, celui de Bourguiba et même à l'époque de la Troïka. Soit tout un passé fait de sévices et supplices, douloureusement subis, de juillet 1955 à décembre 2013, un intervalle de temps scellant l'enclenchement du mécanisme de la justice transitionnelle. L'heure est venue de dire la vérité des faits commis. Ou de l'enterrer à jamais. Pour tout le staff dirigeant de l'instance, le plus dur commence. Son chef d'orchestre, Mme Sihem Ben Sedrine, est appelée à honorer ses engagements, sans tarder de livrer tous les secrets du temps révolu.
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