Le questionnement philosophique apparaît chez certains assez tôt... «Pourquoi ?» demande l'enfant, dans un mouvement de la pensée qui ne vise pas tant telle ou telle chose, du point de vue de sa manière d'être, mais plutôt le tout de l'être du point de vue de son être : le mot «être» étant pris tour à tour dans son sens nominal et dans son sens verbal.
Ce questionnement, on le sait, n'est pas toujours le bienvenu. Soit parce qu'on y voit les germes d'un esprit contestataire qui pourrait demain tout remettre en cause dans le précieux équilibre de l'ordre établi, soit parce qu'on ne voit aucune utilité pratique à cette forme d'activité de la cervelle, soit enfin parce que les questions posées sont de celles auxquelles on ne trouve pas soi-même de réponse et qui, pense-t-on, risquent de donner de soi une image peu avantageuse au regard de l'enfant.
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