S'efforcer d'affronter la réalité en face, dans toute son épaisseur, dans ses moindres recoins, fussent-ils peu engageants, quand bien même nous dévoileraient-ils la part sombre de nous-mêmes. Œuvre après œuvre, Léonora Miano, auteure native de Douala, au Cameroun, s'efforce de « regarder l'existence dans sa totalité [... ] parce que c'est, précisément, l'unique moyen de triompher de l'ombre » (Habiter la frontière, L'Arche, 2012).
Son nouveau roman, Crépuscule du tourment, qui a paru le 17 août chez Grasset, ne déroge pas à la règle. Quatre femmes s'adressent à un même homme, lequel fuit de peur de se transformer en cœur de pierre à l'image de son géniteur. Chacune révèle ce qu'elle lui a toujours dissimulé. Il y a la mère dont il s'est détourné parce qu'elle acceptait les coups du père ; l'amante éconduite car il l'aimait trop, car il l'aimait mal ; la future épouse dont il n'est pas épris ; et enfin, la sœur.
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