Alors que la vague des contestations anti-Mugabe va crescendo, le régime zimbabwéen s'ingénie, même au prix de monstrueuses contradictions dans un Etat moderne, à contrer la déferlante. Alors que la Haute Cour venait de lever l'interdiction de manifester, décrétée la semaine dernière par le gouvernement, estimant qu'elle baignait dans l'illégalité, c'est la Police qui la réinstaure pour une durée d'un mois.
Dans un Etat normal et policé, la Police est censée exécuter les décisions de justice, mais nous sommes au Zimbabwe de Robert Mugabe où l'Etat plutôt policier, rame à contre-courant des normes. En décidant de défier ainsi la Justice, la Police censée être une institution neutre au service des populations, fait la preuve de son inféodation au régime Mugabe dont elle se fait le bras armé, pour réprimer les populations qu'elle a pourtant pour mission régalienne de sécuriser. Cette décision inattendue de la Police, signifie donc très clairement l'option de Mugabe pour le tout répressif et se voudrait un avertissement à l'endroit des manifestants qui doivent savoir qu'ils ne peuvent bénéficier de la protection de personne.
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